NOS ARTICLES

Le monde du travail et la valeur qu’on lui donne, individuellement ou collectivement, sont profondément touchés par la crise écologique et les réflexions qu’elle attise. Les rapports de domination entre patrons et employé.es s'en voient renouvelés par une opposition entre celleux pour qui la destruction du vivant et des communs sert les intérêts, et celleux qui leur sont subordonné.es et qui en paient le prix. Et les stratégies des grands groupes pour maintenir un statu quo qui défend leurs intérêts se base en partie sur un chantage à l’emploi, plus ou moins direct. Que ce soit en interne ou auprès des institutions, les patrons pointent du doigt et alimentent une menace sur l’emploi, que représenteraient les mutations du secteur du travail dans une société écologique.

La répartition sur le territoire français des parcs éoliens, et donc de leurs nuisances, est très inégale. Elle soulève donc une question de justice spatiale et territoriale, et fait naître de nombreuses résistances, plus ou moins radicalement opposées à l’éolien. Des actions de cadrage de la puissance publique sont légitimement attendues sur ces sujets d’aménagement. Pourtant ce sont bien les promoteurs et aménageurs privés qui sont en position de force sur l’aménagement énergétique du territoire. Pour s’y opposer, le modèle encore balbutiant des coopératives se met en place.

Penser aux déplacements de population dus au changement climatique aboutit souvent à des imaginaires de migrations fantasmés des suds vers les nords. Pourtant, les effets du changement climatique auront aussi et surtout des incidences sur la répartition des populations au sein même de nos frontières. Et les perspectives d’évolution de cette répartition restent fortement imprégnées d’inégalités sociales : les régions les moins touchées par les événements climatiques extrêmes seront probablement la chasse gardée de la bourgeoisie économique. Pour minimiser cela, l’adaptation des territoires au changement climatique paraît impérative.

Total Energie a été une fois de plus la cible d’un mouvement de désobéissance civile : Code Rouge. Le week-end du 26 octobre, plus de 1000 personnes, selon les organisateur.ices, se sont retrouvées en Belgique pour mener plusieurs actions en parallèle contre le géant pétrolier. Deux de nos photoreporters étaient sur place à Anvers en Belgique pour couvrir le blocage de la plus grande raffinerie européenne du groupe.

La stratégie du flanc radical repose sur l'idée que les actions et revendications d’un groupe militant radical servent à rendre celles des groupes modérés plus acceptables et entendables. Andreas Malm résume ainsi cet effet dans son livre “Comment saboter un pipeline” : « les premiers portent la crise jusqu’à un point de rupture tandis que les seconds y proposent une issue ». Pourtant, les oppositions à ce flanc radical sont nombreuses, au sein même des sphères progressistes et écologistes, alors que la droite et l’extrême en usent et en abusent.

Le New Age est une doctrine qui se base sur un rejet de la modernité et qui fait la part belle aux pseudo-sciences, au développement personnel et à un retour à la Nature [1]. Basés sur des croyances, les pratiques et narratifs qui en découlent portent une forte dimension spirituelle. Considéré comme alternatif et écologique, le New Age a donc su se faire une place au sein de la sphère écologiste. Pourtant, il véhicule des discours de bien-être très subjectifs et ésotériques, en décalage face à un enjeu physique et systémique comme le changement climatique. Ses pratiques peuvent également être compatibles avec une idéologie réactionnaire. Le New Age représente donc un risque, tant sur le plan individuel que sociétal, renforcé par une présence discrète mais profonde au sein de la société.