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Le 12 juin, veille de la journée mondiale des réfugiées, Retailleau lançait une opération nationale de contrôle des flux pour lutter contre "l'immigration clandestine" avec la complicité de la gauche et des mairies écolos.

La justice est un outil précieux dans les luttes écologiques : elle permet des victoires d’étapes, de gagner du temps et de donner de la visibilité. Mais son impact varie selon la nature des revendications et les personnes qui les portent, car elle reflète aussi les biais discriminatoires de la société, comme le racisme ou le classisme. Son cadre reste incertain et souvent limité, comme l’illustrent les rebondissements autour de la lutte contre l’A69. Bref, la voie judiciaire ne doit pas être une fin en soi et doit s’accompagner d’autres formes de mobilisation.

Le monde du travail se fait bousculer par les questions écologiques, comme en témoignent les nombreuses trajectoires « déviantes » de bifurqueur.euses ou déserteur.euses. Ces surdiplômé.es en quête de sens qui quittent leurs postes prestigieux et leurs salaires élevés bénéficient d’attention et de crédit au sein de certaines sphères. Ce phénomène reflète-t-il une société en mutation qui tente de s’extraire du capitalisme ? Ou bien sommes-nous en train d’assister à un tour de force du système, capable de rebondir sur les critiques qui lui sont faites ?

Depuis une dizaine d’années, le suffixe “-cide” s’impose dans les discours féministes, écologistes ou décoloniaux pour désigner des violences systémiques longtemps euphémisées, minimisées, ou tues. La sémantique peut-elle alors devenir un levier de justice ? Ou assiste-t-on à une inflation symbolique de mots en “-cide” déconnectée des réalités ?

Greta Thunberg n’a pas « changé », elle applique sa logique militante et écologique jusqu’au bout.  Il y a une semaine, elle et 11 autres personnalités ont embarqué sur le Madleen. Un petit voilier qui navigue pour la coalition Freedom Flotilla. L’objectif était de rompre le blocage de Gaza par Israël, d’apporter de l’aide humanitaire mais surtout de visibiliser le génocide en cours. Son soutien à la Palestine n’est pas un fait isolé, mais la suite logique d’un combat contre un système qui détruit les population set la nature. “If you as a climate activiste don’t also fight for a free Palestine and the end to clonialism then you should not be able call yoursef a climate activist.” lançait -elle. Si elle a souvent été exposée aux critiques médiatiques, son image n’a pas toujours été aussi clivante qu’elle est aujourd’hui.  Son engagement pour la Palestine, cristallise les tensions qui mettent en lumière un malaise et les contradictions qui traversent les luttes écologistes. Là où les priorités politiques peinent encore à s’aligner face à l'urgence. 

La lutte écologiste, si elle est écartée de toutes considérations politiques et intersectionnelles, devient un espace de reproduction des inégalités et discriminations, qu’elle fait alors peser sur les personnes concernées. C’est le cas par exemple du validisme, la discrimination que subissent les personnes porteuses de handicap. Non seulement l’écologie est souvent aveugle à cette problématique, mais elle perpétue voire amplifie parfois le phénomène. Les courants écologistes anti-technologiques sont parfois accusés d’être fermés à la réalité médicale de beaucoup. Au Royaume-Uni, des personnes porteuses de handicap se sont saisies du problème et de plus en plus de ressources et de questionnements fleurissent dans les milieux écolos. En France, la réflexion en est encore à ses balbutiements, et ne parvient pas encore à chambouler les pratiques.