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Que faire après avoir voté Nouveau Front populaire ?

Que faire après avoir voté Nouveau Front populaire ?

Simon Brisard

Mobilisation massive à Paris contre l'extrême-droite et pour le Nouveau Front populaire, juin 2024
Photo : Aurèle Castellane | @broth_earth

Le Rassemblement National étant aux portes du gouvernement, la France semble se réveiller face à la montée du nationalisme et du fascisme. Pourtant, la lutte n’a pas commencé le 9 juin et surtout ne se terminera pas le 7 juillet. Convertir cet élan vers les urnes en un bouillonnement militant et politique est un enjeu essentiel des gauches dans leur quête d’une société nouvelle.

"Si le vote aux prochaines législatives peut empêcher l’accès du RN au gouvernement, il ne sera pas suffisant pour endiguer l’extrême-droitisation de la société."

Pancarte « pas de quartier pour les fachos » lors d’une manifestation féministe contre l’extrême droite à Lyon, juin 2024
Photo  : Aurèle Castellane | @broth_earth

Au-delà du barrage

Ces derniers temps, quand la lutte contre l’extrême-droite trouve de la place dans le débat public, elle est souvent réduite à un front dans les urnes. Pourtant, si le vote aux prochaines législatives peut empêcher l’accès du Rassemblement National au gouvernement, il ne sera pas suffisant pour endiguer l’extrême-droitisation de la société. Cette dernière dépasse effectivement très largement le cadre des institutions.
De plus, les retours au premier plan de François Hollande et d’Adrien Quatennens ou le traitement du candidat antifa Raphaël Arnault par certaines personnalités des gauches rappellent que le vote et la politique institutionnelle traînent leur lot de dérives. Les jeux de pouvoir, les stratégies électoralistes ou l’ultra-incarnation portent le risque de faire retomber l’élan populaire qui gagne la France. S’il est trop tôt pour savoir si cet élan se ressentira dans les urnes, il est indubitablement présent dans les rues. Et la suite de la lutte dépendra peut-être de comment il saura s’entretenir. Ainsi, présenter le vote comme l’acte politique ultime est limitant.

Marionnette à l’effigie d’Emmanuel Macron lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, janvier 2023
Photo  : Léo Previtali | @leoprevitali

Pancarte « L’été sera chaud sans les fachos » lors d’une manifestation contre l’extrême-droite à Grenoble (38), juin 2024
Photo  : Léo Previtali | @leoprevitali

S’organiser pour maintenir la pression

Au-delà du vote, il y a besoin d’espaces propices pour lutter contre les idées d’extrême-droite et leur propagation, autant pour les contrer que pour imaginer des projets de société alternatifs, crédibles et percutants. Mais aussi pour soutenir les personnes qui en sont déjà la cible. Depuis des années, nombreux sont les collectifs et mouvements qui occupent, parfois dans l’ombre, ces espaces, et militent contre la brutalité des politiques nationalistes et libérales.
En proposant une vision des luttes concrètes, ces initiatives forgent des contre-pouvoirs et un engagement forts. Elles permettent de recentrer l’action politique sur une réalité de tous les instants, et entretiennent donc la réalité d’une action politique qui ne peut se résumer à l’exercice du vote.
S’il est vital d’avoir ces espaces actuellement, ils le seront d’autant plus lorsque les gauches se rapprocheront du pouvoir. Pour maintenir des pressions du terrain et proposer une nouvelle société à la hauteur des enjeux et espérances.

Que faire après avoir voté Nouveau Front populaire ?

Je passe à l’action

  • Manifestations et regroupements qui se tiennent régulièrement un peu partout dans le pays
  • Mouvement de désobéissance civile et de contestation (groupes locaux antifascistes, les Soulèvements de la Terre, Extinction Rebellion, etc.)
  • Syndicat et représentation du personnel (CGT, FO, FSU, CFDT, etc.)
  • Association locale qui anime les sujets citoyens, solidaires et sociaux (espaces de vie sociale, cafés associatifs, débats publics, lieux de cultures et d’alternatives partagées)
  • Liste électorale pour les élections municipales de 2026 (liste citoyenne, groupe local d’un parti, etc.)
 
 

Militant de la CGT en manifestation à Grenoble contre l’extrême-droite, juin 2024
Photo  : Léo Previtali | @leoprevitali

Militant alertant sur l’insécurité des minorités face à l’extrême-droite, juin 2024
Photo  : Léo Previtali | @leoprevitali

Je m’informe

  • Lire et repartager des médias indépendants (Mediapart, Blast, Street Press, Paroles d’honneur, Racisme invisible, Histoires crépues, etc.)
  • Garder un regard critique sur les discours médiatiques (travail d’Acrimed, de Blast avec Rhinoceros)
  • S’intéresser aux organisations et observatoires spécialisés (LDH, observatoires des inégalités, des violences faites aux femmes, des violences policières et autres)
  • Ne pas se couper des médias mainstream et de la politique institutionnelle (Vu par France TV, Backseat, site de l’Assemblée nationale)
  • Écouter la réalité des personnes qui subissent des oppressions

Je soutiens

Toutes ces initiatives et ces mouvements font déjà face à des baisses de subventions, accusations mensongères, pressions des décideur.euses, répressions abusives, procédures bâillons, etc. Avec la montée du fascisme, le recul de l’Etat de droits, la destruction des communs et du vivant : votre soutien leur est plus que jamais précieux.

Foule de manifestant.es uni.es lors de la mobilisation contre l’extrême-droite de Grenoble (38), juin 2024
Photo  : Léo Previtali | @leoprevitali

Nos sources

Fabien Roussel (PCF) indique avoir demandé à la France Insoumise de « retirer la candidature » de Raphaël Arnault, militant antifasciste fiché S, dans la première circonscription du Vaucluse—Vidéo Dailymotion. (s. d.). Consulté 28 juin 2024, à l’adresse https://www.dailymotion.com/video/x90jng4