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[Récit d’action]
Action contre Arkema et les PFAs

[Récit d’action]
Action contre Arkema et les PFAs

Simon Brisard

Cortège de manifestant.es en blouses se rendant sur le site d'Arkema, Pierre-Bénite (69)
Photo : Aurèle Castellane | @broth_earth

Le 2 mars 2024, une action était organisée par Extinction Rebellion Lyon et Youth for Climate Lyon contre Arkema et le rejet de PFAs, des polluants éternels, par son usine de Pierre-Bénite. En effet, les effluents de cette usine contaminent l’eau, l’air et les sols du sud de Lyon, et ont des conséquentes néfastes sur la santé humaine et sur l’environnement. Engrainage était sur place avec deux photographes et un vidéaste pour documenter l’événement, au cœur de l’action.

Manifestant.es découpant le grillage du site d’Arkema, Pierre-Bénite, mars 2023
Photo  : Aurèle Castellane | @broth_earth

À 14h37, environ 350 militant.es de toute la France se rejoignent à Pierre-Bénite, à la sortie du TER qui les amène de Lyon. Le rassemblement se fait devant une usine Arkema, où sont fabriqués des produits dérivés de la chimie du fluor, les PFAs. L’attroupement est impressionnant avec plusieurs centaines de personnes en combinaisons de protection chimique blanches. Le déploiement est ensuite rapide, l’organisation est millimétrée.

Alors qu’un groupe de 150 militant.es rentrent sur le site en coupant à la tenaille barrières et barbelés, d’autres restent à l’extérieur pour bloquer la circulation et compliquer au maximum l’intervention des forces de l’ordre. Un mur de parpaings est même monté à la hâte, laissant deviner l’arrivée imminente de brigades de maintien de l’ordre. À l’intérieur, moins de 10 minutes auront suffi aux militant.es pour mettre en œuvre leur plan. Certain.es sont là pour laisser des traces et des souvenirs de l’action : tags, vitres et mobiliers détériorés. D’autres, les grimpeur.euses, accèdent aux derniers étages de bâtiments ou de locaux techniques pour y déployer de longues banderoles. L’une d’entre elles indique sobrement : « ☠ Poison ». Pendant ce temps, les agent.es de police prennent position et se déploient sur le site, arrêtant quelques militant.es.

Forces de l’ordre lançant une bombe lacrymogène sur le groupe de manifestant.es,
Pierre-Bénite, mars 2023
Photo  : Aurèle Castellane | @broth_earth

À la fin de cette action expéditive, les activistes se regroupent à l’extérieur de l’usine, retirent leurs combinaisons et attendent leurs camarades interpellé.es. Mais rapidement, les policier.ères les encerclent. Pris en étau entre la voie ferrée et l’usine, le groupe est obligé de reculer sur la route. La tension monte et les forces de l’ordre usent de la force et des grenades lacrymogènes. Les charges et reformations s’enchaînent pendant près de 30 minutes, jusqu’à l’arrivée d’un train, dans lequel les militant.es s’engouffreront. Au final, 8 militant.es auront été interpellé.es et seront jugé.es le 18 juin par le tribunal correctionnel. Nous leur envoyons tout notre soutien.

« Arkémagouilles », banderole et suspension,
Pierre-Bénite, mars 2023
Photo  : Clément Lopez | @clément.jpeg

Comme un symbole, deux jours après cette action, la préfecture du Rhône annoncera qu’ « il est recommandé, dans un périmètre de 500 mètres autour du panache de dispersion des rejets de l’usine Arkema [de] : ne pas consommer les fruits et légumes produits dans les jardins potagers de ce secteur, ne pas utiliser l’eau des puits privés ni les eaux pluviales, et ce quel qu’en soit l’usage » [1]. Malgré cela, l’industriel bénéficie encore et toujours d’un droit à détruire son environnement et la santé de ses voisins, en toute impunité.

Retrouvez nos articles sur ce sujet sur notre site web (article « Enterrer le clivage écologie vs social » et « La justice environnementale est illusoire » ou dans notre reportage photo .

Nos sources

Sources :
[1] : https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/index.php/media/121342/download?inline

Déroulement des événements par nos photojournalistes Aurèle Castellane et Clément Lopez.