Lucile Petitjean

La lutte écologiste, si elle est écartée de toutes considérations politiques et intersectionnelles, devient un espace de reproduction des inégalités et discriminations, qu’elle fait alors peser sur les personnes concernées. C’est le cas par exemple du validisme, la discrimination que subissent les personnes porteuses de handicap. Non seulement l’écologie est souvent aveugle à cette problématique, mais elle perpétue voire amplifie parfois le phénomène. Les courants écologistes anti-technologiques sont parfois accusés d’être fermés à la réalité médicale de beaucoup. Au Royaume-Uni, des personnes porteuses de handicap se sont saisies du problème et de plus en plus de ressources et de questionnements fleurissent dans les milieux écolos. En France, la réflexion en est encore à ses balbutiements, et ne parvient pas encore à chambouler les pratiques.

La répartition sur le territoire français des parcs éoliens, et donc de leurs nuisances, est très inégale. Elle soulève donc une question de justice spatiale et territoriale, et fait naître de nombreuses résistances, plus ou moins radicalement opposées à l’éolien. Des actions de cadrage de la puissance publique sont légitimement attendues sur ces sujets d’aménagement. Pourtant ce sont bien les promoteurs et aménageurs privés qui sont en position de force sur l’aménagement énergétique du territoire. Pour s’y opposer, le modèle encore balbutiant des coopératives se met en place.