« C’est extrêmement facile. N’importe qui peut le faire » Témoigne le militant écologiste Nago dans un article Street Press, après avoir saccagé un terrain de golf. Une poignée de personnes est donc capable assez facilement, de mettre à mal l’image et même les finances de ce secteur. Les golfs ont tout pour être une cible privilégiée pour celles et ceux qui voudraient défendre un bien commun essentiel, l’eau.
Les terrains de golf de par leur grande surface sont difficiles à surveiller et à cloisonner. Ces actions ont souvent un impact financier conséquent.
« C’est plusieurs dizaines de milliers de francs » témoignait à FranceInfo un responsable de parcours de golf en Suisse après avoir vu ses terrains saccagés par des militant.es.
Crédit photo : Sarah Leveaux | @sarah.lvox
Une guerre d’image à la faveur des militant.es
Sur le plan médiatique les restrictions d’eau qui ont eu lieu en France et les dérogations pour l’arrosage des cours de golf ne font clairement pas bonne presse au secteur.
Le golf compte près de 450 000 licencié.es soit 0,7% de la population française, un minorité face à l’ensemble de la population qui a besoin d’eau pour des besoins essentiels.
L’eau est aussi au coeur de nombreuses polémiques. Le stress hydrique, la pollution de cours d’eau par des industriels ou encore les retenues collinaires amènent le sujet sur le devant de la scène.
Une médiatisation qui est alimentée en plus par une augmentation du nombre d’actions militantes envers les terrains de golf.
Ajouté à tout cela le sujet des méga bassines à Sainte-Soline qui a donné lieu à des violences extrêmes. Ce qui tend à rendre les actions de sabotage dites non-violentes plus acceptables et consensuelles. C’est notamment le cas pour les actions visant les terrains de golf.
Crédit photo : Sarah Leveaux | @sarah.lvox
Le golf est un marqueur social et moteur d’injustices
Les jets privés, SUV, paquebots, golfs, ou encore les jacuzzis privés ont des caractéristiques communes qui en font aussi des cibles de premiers choix. Ce sont des biens ou activités la plupart du temps réservés à une classe sociale privilégiée.
En plus d’être accessible à une minorité, le golf creuse les inégalités sociales et climatiques.
L’activité est visée pour sa consommation d’eau conséquente, l’accaparement d’espace ou encore l’utilisation de pesticides en grande quantité.
Plus le temps passe et plus la crise écologique, la répression et le déni démocratique du gouvernement s’intensifient. Il n’est en rien étonnant de constater une radicalisation des luttes écologistes, avec par exemple l’éco-sabotage. Ce qui instaure un nouveau rapport de force, là où les actions symboliques semblent avoir atteint leurs limites.
Sources :
- Reportage France Info (2023, 24 juillet). REPORTAGE. « Les dégâts sont importants » : en Suisse, une série de golfs vandalisés par des militants écologist.
Franceinfo. https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/reportage-les-degats-sont-importants-en-suisse-une-serie-de-golfs-vandalises-au-nom-de-l-urgence-climatique_5967302.html - Article @streetpress « Comment on a saccagé un golf pour alerter sur la sécheresse » . StreetPress. https://www.streetpress.com/sujet/1664184828-sangliers-radicalises-saccage-terrain-golf-alerte-secheresse-canicule-ecologie-militant-militantisme-temoignage-video
- Nombre de licencié.es au golf. Statistiques licence. (s. d.). https://www.ffgolf.org/la-federation/chiffres/statistiques-licence