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Le futur de la lutte sera radicalement festif

Le futur de la lutte sera radicalement festif

Lucile Petitjean

Photo : Sarah Levaux | @sarah.lvox

« Si je ne peux pas danser à la révolution, je n’irai pas à la révolution ». Emma Goldman, célèbre militante anarchiste, voyait dans la fête et la joie militante des prérequis pour la lutte.  On a vu danser MC pour le climat et les Rosies pour les retraites. La lutte écologiste se veut de plus en plus festive. Ca n’a pourtant pas toujours été une évidence. La lutte joyeuse permet de développer de nouvelles formes d’actions et de prendre soin de soi pour un militantisme plus durable.

La fête pour prendre soin de soi et pour un futur enviable et joyeux

La fête est un moment de joie qui fait la part belle à l’espoir et à la décompression. Le militantisme durable passe par la célébration des victoires comme des défaites. Cela peut permettre de gérer des épisodes stressants voire traumatiques.

Festoyer et célébrer est une manière de faire corps, et de renforcer la cohésion. C’est aussi un moyen de construire ensemble un futur enviable. Voire de casser l’image des écolos « anti-tout » et leurs rêves d’un avenir de sobriété sans plaisir.

Crédit photo : Alice Bourdelain | @alicebrdln

Faire la fête pour contester et subvertir la norme

Les événements festifs sont parfois opposés à l’éco-sabotage, nouveau fer de lance des luttes écolos : ils ne seraient pas assez radicaux. Faire la fête peut pourtant être un acte profondément politique. Le Carnaval ou le Charivari par exemple, sont l’occasion de renverser la norme établie ou de contester des projets politiques.

L’apparence festive d’un rassemblement peut donc parfois couvrir des actions de sabotage. Elle peut également rendre l’action de destruction plus acceptable et inclusive car moins « effrayante ».

Crédit photo : Sarah Leveaux | @sarah.lvox

La résurgence de la lutte festive

Certains milieux où la subversion de la norme est monnaie courante n’ont jamais cessé de lutter en fête : c’est notamment le cas des luttes queer et féministes. Les milieux queer et féministes sont de ceux-là. L’écoféminisme a apporté beaucoup à la lutte écologiste globale en matière de joie militante.

Le Grand Charivari de la ZAD de Pertuis, les soirées concerts à la suite des actions des Soulèvements de la Terre… Les exemples de luttes festives se multiplient partout et la fête est plus que jamais présente dans les combats écologistes.

L’alliance entre radicalité et festivité apparaît donc de plus en plus comme une piste d’exploration de nouvelles formes de lutte. La fête devient une manière de construire un avenir commun enviable tout en luttant contre la société écocide actuelle.