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Bonjour à toi,

 

Nous sommes ravi·es de te proposer une newsletter qui fait peau neuve. On espère que les nouveaux choix graphiques que tu vas découvrir te plairont. N'hésite d'ailleurs pas à nous le dire, ton retour nous est précieux.

 

Dans ce numéro, nous nous arrêtons en photo sur la récente victoire de la mobilisation contre les industries grenobloises de microélectronique, suite à l'action du 8 avril. Tu trouveras également le programme militant des prochaines semaines, avec notamment une mobilisation à Albertville contre les JO d'hiver 2030. En parlant de JO justement, tu peux aussi trouver en fin de newsletter nos derniers articles publiés, dont le dernier sur les JO de cet été, et comment ils peuvent être une fenêtre de tir pour les militant·es.

 

Nous espérons que ce numéro te plaira. N'hésite pas à le partager autour de toi et nous te donnons rendez-vous le mois prochain.

 

L'équipe Engrainage

Avant que ça ne commence, on en profite pour te présenter rapidement un média ami que tu connais peut-être déjà : Fracas, le média des combats écologiques. C'est un tout jeune média qui se veut radicalement indépendant et critique, et qui sera utile à celles et ceux qui ne veulent plus se sentir impuissant·es face à la catastrophe écologique et sociale. Iels sont en pleine campagne de prévente de leur premier numéro papier, n'hésite pas à les soutenir. La cause a besoin d'elleux.

LA PHOTO DU MOIS

Cette photo a été prise le 8 avril 2024 à Grenoble lors d'une mobilisation contre l'entreprise ST Microelectronics, géant des semi-conducteurs, mais aussi consommateur insatiable d'eau.

La région Grenobloise est marquée par une forte présence d'entreprises de la microélectronique. Soitec et ST Microelectronics en sont les figures de proue. Les sites locaux de ces deux groupes captent énormément d'eau potable du réseau public à des fins industrielles. Face à des projets d'extension de ces usines et au risque d'une pression encore accrue sur la ressource en eau, des citoyen.nes se mobilisent depuis de longs mois. Iels ont finalement obtenu gain de cause.

Après des mois d'une mobilisation sans relâche, de manifestations, de tractages et d'un gros travail de documentation et de plaidoyer, le collectif STopMicro a obtenu une belle victoire le mercredi 10 avril. Il a publiquement été annoncé ce jour que le groupe Soitec suspendait un projet d'extension de 11 hectares de son site, projet qui s'accompagnait d'une augmentation notable de sa consommation en eau. Ce sont donc plusieurs centaines de millions de litres d'eau qui resteront à disposition pour d'autres usages et usager.ères.

Cette victoire est à célébrer, car le contexte n'était pas favorable : les pouvoirs publics et administrations déroulent bien souvent le tapis rouge à des entreprises comme Soitec, pourvoyeuse d'emplois et fleuron industriel français. Pour autant, ce n'est qu'un petit pas dans une lutte bien plus vaste.

Le projet de Soitec a beau être suspendu, ST Microelectronics mène toujours un projet d'agrandissement massif sur son site de Crolles. De l'eau potable est encore utilisée pour laver des puces et refroidir des process industriels. Et les pouvoirs publics font plus que cautionner cet accaparement d'un bien commun par des intérêts privés : ils le soutiennent. C'est là toute l'ineptie du modèle néolibéral dans lequel nous sommes. Les pouvoirs et l'argent publics se mettent au service d'activités intéressées, mais aussi bien souvent destructrices. 

ST Microelectronics a en effet touché 2,3 milliards d'euros d'argent public en 2023 et, d'après une source syndicale interne, bénéficierait d'un gros abattement fiscal. Ainsi, la préservation des communs et des ressources est fortement menacée par la collusion entre le secteur privé et les pouvoirs publics. Nous en parlions récemment dans cet article.

Mais certaines luttes locales et mobilisations arrivent à mettre en avant l'aberration sociale et environnementale de nombreux projets, et font trembler ce système néolibéral. Ce faisant, elles permettent aussi de la laisser la place à des alternatives plus réfléchies et bénéfiques pour toustes. La lutte continue !

L'AGENDA MILITANT

Tu souhaites savoir ce qu'il se passe autour de toi ?

Cet après-midi

Paris 18ème

Événement de lancement

Action Justice Climat

Les anciens groupes locaux d'Alternatiba Paris, Lyon et Montpellier lancent le mouvement Action Justice Climat. Pour des combats plus à la croisée des luttes sociales et écologistes. Après les événements de lancement à Lyon et Montpellier, rendez-vous au Shakirail pour le lancement parisien.

Samedi 18/05

Albertville

Le raffut du dahut, les jeux du nouveau monde

NO JO Alpes du Nord

Rencontre festive en après-midi, à partir de 14h, pour participer à la création d'un "monde d'après" désirable, et construire des alternatives et des imaginaires à la fois concrets et créatifs. Pour un monde dans lequel les JO ne seraient plus qu'un lointain mauvais souvenir.

Dimanche 02/06

Lyon

Confluence des luttes

Volonterre et Lié·es

À partir de 11h au parc Blandan, viens participer à la première édition de ce festival. Au programme : un village associatif et des tables rondes /conférences pour se déconstruire sur les oppressions et privilèges de chacun.e. Mais aussi des moments plus festifs jusque 22h.

Tu souhaites rencontrer l'équipe Engrainage ? Nous seront présent·es :

• Le 18/05 à Albertville, à l'occasion de l'action "Le raffut du dahut, les jeux du nouveau monde", pour une couverture photo de l'événement.

• Le 02/06 au parc Blandan, à Lyon, sur un stand lors du festival "Confluence des luttes". L'occasion de venir échanger avec nous et de voir une composition photo.

NOS DÉCRYPTAGES

JO 2024, une fenêtre de tir pour les militant.es

par Lucile Petitjean

La compétition permet un étalage du pouvoir du pays qui l’organise, devant les caméras du monde entier. C’est ce qui en fait aussi une opportunité rare pour la contestation politique. Dans beaucoup de réseaux militants, des appels à perturber les JO se multiplient. S’y attaquer pourrait devenir une stratégie gagnante. 

1 an après Sainte-Soline, 
l’eau est toujours un bien commun en danger

par Simon Brisard

La préservation des communs est au cœur de nombreux mouvements de contestation du système politique et économique actuel et de proposition d’alternatives désirables. Ce sujet est abordé du local au global, et du groupe militant au mouvement politique, comme la France Insoumise et son « Avenir en commun ». L’eau et sa gestion ne coupent pas à ce constat, et la mobilisation contre les méga-bassines de Sainte-Soline en a été la preuve. Si la gestion publique de l’eau est généralement présentée comme une solution à sa privatisation et permet souvent d’aborder la question du coût de l’eau, les communs et leur préservation semblent nécessiter des discussions plus profondes aboutissant à des institutions qui dépassent la simple question de gestion publique ou privée.

Soutenir Engrainage c'est promouvoir une écologie radicale, qui dépasse l'approche individuelle et qui appelle à la convergences des luttes.

Sans vos dons, la suite ne pourra pas s'écrire.

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