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Comme beaucoup, nous sommes bousculé.es par les événements des dernières semaines : à Gaza, en Kanaky, ou encore maintenant avec l'extrême-droite aux portes du pouvoir. Nous nous questionnons sur notre rôle et notre place dans la société en tant que média indépendant, et de notre avenir dans une société fascisante.

Dans cette situation de guerres des idées et des idéaux, d'idéologie réactionnaire rendue ultra-dominante par les médias, toutes les voix qui s'y opposent sont importantes. Si les médias mainstream sont le quatrième pouvoir, les médias indépendants progressistes sont un contre-pouvoir sur lequel il faut compter.

Durant cette période chez engrainage, nous avons donc adapté notre ligne éditoriale pour adresser les sujets du moment, avec notre philosophie habituelle de prendre le temps et du recul pour apporter de la matière au débat public. Écrire sur le génocide en cours à Gaza ou sur l'après vote pour le Nouveau Front populaire nous a fait faire un pas de côté et de décentrer nos contenus des problématiques écologiques. Et compte tenu des inconnues politiques et sociétales que porte l'avenir, nous allons continuer à adresser ces sujets et à nous structurer, pour nous y adapter et pour trouver de la pertinence dans ce contexte nouveau.

Du courage et du soin à toustes les militant.es, et surtout à toutes les personnes mises en péril par l'extrême droite ✊

Simon pour engrainage

NOUVELLES DU FRONT ÉCOLOGIQUE

Regard sur ce qu'il se passe ou se pense du côté de l'écologie radicale.

Le bouleversement politique en cours et la grenade dégoupillée par Macron ont fait leur effet dans les milieux militants. Nous savons que le cadre institutionnel et politique va se durcir et qu'il impactera le droit, la manière voire le sens de militer pour certaines causes. L'écologie radicale n'échappe évidemment pas à ces questions.

Les préoccupations écologiques de base (carbone, ressources) sont secondaires face à la violence et la brutalité d'un système qui serait aux mains de l'extrême-droite. Cependant, l'écologie radicale dépasse très largement ces considérations et est fondamentalement antifasciste. En effet, elle fait vivre tout ce que l'extrême-droite abjecte : solidarité, auto-organisation, considération pour les plus fragiles, esprit critique, refus de la servitude, émancipation. Cela n'est pas un hasard et peut s'expliquer par le fait que le fascisme s'est parfaitement allié avec le capitalisme, cible prioritaire de l'écologie. Aujourd'hui, anticapitalisme et antifascisme sont donc en parti liés.

L'écologie radicale a aussi, depuis longtemps, pris position contre toute forme d'oppression, et spécifiquement contre la montée de l'extrême-droite et du néo-fascisme. Récemment encore, les Soulèvements de la Terre ont lancé l'appel Pour un soulèvement antifasciste, proposant "de construire un réseau de résistance, de tisser un maillage de contre-pouvoirs populaires".

L'écologie a un rapport ambivalent avec l’État et les pouvoirs publics, tiraillée entre les perceptions d'une puissance qui peut être autant destructrice et répressive que garante des communs. Avec certitude, le basculement progressif de la puissance publique vers l'extrême-droite couperait les perspectives d'une bifurcation écologique et d'un État à son service. Le mouvement écologiste serait donc possiblement amené à se concentrer encore plus sur la résistance, l'auto-organisation et l'échelon local. Et le maillage, la mise en réseau et la solidarité avec les autres causes seraient à renforcer, pour avoir une force écologiste antifasciste, qui soit soudée, forte et résiliente.

Qui dit fascisation de l’État, dit aussi durcissement de la répression. Les mouvements écologistes sont forts, rassembleurs, déterminés, structurés et en opposition avec l'ordre établi. Ils représentent donc une menace pour les puissants, qu'ils souhaitent déjà et souhaiteront encore maîtriser et étouffer. Avec probablement plus de moyens mais surtout encore moins de retenue. Si l'action militante demande aujourd'hui de l'intelligence, de la mesure et du soin, ces derniers paraissent d'autant plus centraux pour les années à venir.

La lutte contre l'extrême-droite se mènera partout et tout le temps, avec des pressions multiples sur un système économique et politique qui mènera à la destruction des communs et du vivant. La lutte écologiste y conservera un rôle central, en tant qu'angle de pression à faire vivre, mais aussi en pouvant mettre à profit ses expériences de luttes et d'alternatives dans un mouvement global de résistance antifasciste.

L'AGENDA MILITANT

Tu souhaites savoir ce qu'il se passe autour de toi ?

Du 16 au 21 juillet

Sainte-Soline

Stop Méga-bassines

Soulèvements de la Terre

Organisation d'un village pour la défense de l'eau et des terres avec table-ronde, ateliers, formations, balades, concerts, spectacles, etc.

Des actions massives sont prévues les 19 et 20 juillet, en point d'orgue de cette mobilisation.

Samedi 27/07

Paris

Démocratie Hors Jeux

XR France et XR Paris IDF

Première action d'une série de mobilisations dans le cadre des Jeux Olympiques, pour défendre l'idée d'une démocratie participative et pour s'opposer à notre démocratie représentative, gangrénée par les lobbies, l'individualisme, la peur et le rejet de l'autre.

Tu souhaites rencontrer l'équipe Engrainage ? Nous seront présent·es :

• Les 19 et 20/05 dans les Deux-Sèvres, à l'occasion de la mobilisation "Stop Méga-bassines", pour une couverture photo de l'événement.

NOS DÉCRYPTAGES

Nous vous proposons de lire ou relire nos derniers décryptages, ce mois-ci sous le signe de la lutte contre l'extrême-droite et ses idées.

Que faire après avoir voté Nouveau Front populaire ?

par Simon Brisard

Le Rassemblement National étant aux portes du gouvernement, la France semble se réveiller face à la montée du nationalisme et du fascisme. Pourtant, la lutte n’a pas commencé le 9 juin et surtout ne se terminera pas le 7 juillet. Convertir cet élan vers les urnes en un bouillonnement militant et politique est un enjeu essentiel des gauches dans leur quête d’une société nouvelle.

Le fantasme des réfugié.es climatiques est à abolir

par Simon Brisard

Le sujet de l’accueil de réfugié.es dit.es climatiques cache une réalité discriminante et alimente des imaginaires et fantasmes dangereux. Effectivement, la crainte de flux massifs d’exilé.es climatiques fait le jeu de la droite, de l’extrême droite et de leurs politiques nationalistes. En réaction, l’écologie politique et les pensées de gauche réinvestissent ces questions pour pousser des politiques de solidarité envers les personnes en exil. Les élections européennes en sont le révélateur.

Soutenir Engrainage c'est promouvoir une écologie radicale, qui dépasse l'approche individuelle et qui appelle à la convergences des luttes.

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